Nous parlons souvent de la force du collectif, mais pour certains le concept semble abstrait.
Elle est difficile à saisir, intellectuellement, mais chacun l’a déjà ressentie. J’aime particulièrement cet extrait qui illustre ce qu’elle peut construire, ou engendrer.
Cette « énergie » est souvent plus subtile que dans cette expérience GIGN, mais, comme cela est dit, elle prend place parfois juste dans une poignée de main entre collègues, un hug entre amis, un regard entre amoureux, nous rappelant, dans cet échange intemporel, face à l’adversité ou au tragique, que la solitude n’est plus, et que nous faisons force, à plusieurs.
Extrait du livre « Le pouvoir de l’engagement »,
Franck Pierrot, publié aux éditions Alisio.
« Je me souviens d’une mission que je dirigeais en tant que chef de groupe, il s’agissait de procéder à l’arrestation d’un individu dangereux ayant déjà commis plusieurs homicides. Alors que nous préparions l’intervention, j’ai été informé de la présence sur les lieux de deux chiens très agressifs, entraînés à attaquer.
Pas un instant je ne me suis soucié de ces chiens.
Pourquoi ?
Car je savais que lorsque mon groupe interviendrait, une vingtaine de personnes entrainées et déterminées, il se dégagerait une telle quantité d’adrénaline du collectif que les chiens prendraient peur. Les chiens sauraient, grâce à leur odorat surpuissant, que l’odeur qu’ils renifleraient ne signifierait qu’une seule chose pour eux : la mort. Ils préféreraient donc se sauver qu’attaquer.
C’est ce qu’il s’est passé. Nous n’avons pas aperçu les molosses.
Cette force du collectif est tout aussi utile dans l’entreprise ou dans le milieu sportif.
Les Bleus nous ont prouvé qu’ils étaient capables de réaliser des performances spectaculaires en parvenant à créer un collectif solide. En revanche, si une équipe n’est composée que de bons joueurs individualistes, peu soudés entre eux, en général elle échoue au premier tour des qualifications. Plus encore que l’aspect technique et tactique, c’est l’esprit d’équipe qui règne qui fait la différence.
Il arrive que nous utilisions cette force du collectif sans nous en rendre compte. Avant un rendez-vous important, nous serrons la main de notre conjoint, comme pour vouloir ne faire qu’un, ou nous nous asseyons à côté du collègue en qui nous avons confiance, pour sentir cette force du collectif, voire son effet « rouleau compresseur ».
L’effet rouleau compresseur :
Savoir créer et utiliser une force collective aussi dense qu’un bloc de marbre grâce à une seule et unique volonté est un moyen redoutable pour réaliser de grands projets. Se sentir responsable ensemble, avoir une totale confiance en l’autre, se diriger dans la même direction crée une puissance d’action hors du commun capable de désamorcer n’importe quel obstacle ou adversaire.
Former une force collective n’est pas évident. Ce résultat repose en grande partie sur la bonne volonté de ses membres à la construire. En effet, elle ne découle pas du nombre de personnes qui la compose, mais plutôt de la disposition de chacun à s’engager avec courage et diligence pour le collectif. Une seule personne fuyant l’implication ou tirant la couverture à soi constitue un manque et un frein pour le groupe, si ce n’est un danger pour la mission ou le projet. »
Ressentez-vous cette force du collectif dans votre entreprise, dans votre famille ? Qu’est-ce qui vous semble la freiner parfois ?
(Retrouvez le texte intégral, sans coupures, dans le livre)